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Conseillé par Christelle D. (Libraire)13 avril 2024
Jean François Beauchemin écrit sur les « vrais » gens. Les gens sans fioritures, qui n’ont pas grand-chose à faire des apparences et tout à faire avec une certaine idée du sens du mot « vivre ». Ici, il nous fait le récit de la vie d’un homme, de sa relation avec son frère, schizophrène, de son amour pour sa femme, son attachement à son chien, à tout ce qui fit de sa vie ce moment intime et si universel. L’écriture est fine, ciselée, tout est dans quelques mots, phrases : le souffle de la brise, l’agitation des feuilles, ce frère qui ne cesse de s’échapper à lui-même, les moments partagés, les émotions, ce rythme qui transcende l’histoire simple d’un homme qui a un frère schizophrène. Magnifique.
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Conseillé par Alex-Mot-à-Mots4 mars 2024
famille
Je découvre la plume douce et contemplative de l’auteur.
Je craignais un peu d’ouvrir ce livre parlant d’un frère schizophrène. J’ai découvert un personnage empathique qui sait apaiser les souffrances de son cadet.
J’ai aimé que le récit soit composé de petites touches et que les deux premières soient des histoires de changement : les enfants deviennent des adolescents et l’un bascule dans la maladie.
En poussant la porte du jardin, le narrateur explique qu’il devient quelqu’un d’autre, et j’ai aimé découvrir son jardin, ses voisins, son rapport à la nature.
J’ai eu de la peine pour le frère dont jamais nous ne saurons le nom, qui croit que sa voisine veut l’empoisonne quand il est en phase de délire. Mais j’ai aimé que son travail consiste à arroser les plantes dans une jardinerie : il plante son doigt dans le terreau pour définir la quantité d’eau nécessaire à la plante.
J’ai aimé que ce soit Seuls demeurent de René Char qui calme parfois les crises, comme si la poésie seule pouvait toucher et calmer. J’ai aimé que la poésie devienne leur territoire commun.
J’ai aimé les leitmotivs : la Prius que conduit le narrateur ; les feux de camp les soirs ; le frère à la tête pleine d’ombres et de secrets.
J’ai adoré quand le narrateur et son frère se rendent sur un piquet de gréve pour apporter des pommes aux grévistes et que le frère, intranquille, crie Feu ! et jette les pommes sur les grévistes.
J’ai aimé les personnages qui apparaissent dans le récit : le frère et son patron, le docteur Dumontier, monsieur et madame Vermeulen les voisins agriculteurs, monsieur et madame Chung les voisins coréens, le chien Pablo et le chat Lennon.
J’ai quitté cette belle et douce parenthèse à regret.
L’image que je retiendrai :
Celle de la nature omniprésente et si proche.