L’homme qui apporte le bonheur
Ray et Elena racontent l’histoire de leur grand -père et mère respectifs. A travers cette narration, c’est l’histoire d’un XXème siècle des plus pauvres, des délaissé-es, celles et ceux que les promesses d’un monde meilleur n’ont pas atteints, que ce soit dans le New-York du début du XXème ou la Roumanie du milieu de ce même siècle. C’est aussi l’histoire de deux personnes qui ont voulu forcer leur destin, chacune à leur manière. On ne peut s’empêcher de les aimer, ces deux personnes qui se battent contre le déterminisme, qui ont soif d’une vie meilleure, on ne peut s’empêcher de rire, trembler et pleurer avec elles parce qu’elles sont emplies de cet espoir qui dépasse l’humanité : avoir une raison de vivre. La rencontre avec Ray et Elena en dernier tiers du roman est tout aussi incroyable. Un roman magnifique, des personnages inoubliables, une écriture qui vous prend par la main dès le début et ne vous lâche plus. Un grand roman.

Un récit choquant sur les agissements du cimentier Lafarge en Syrie. Pour continuer de verser des dividendes et autres émoluments, les hommes à la tête de ce groupe et de cette usine en particulier n'ont pas hésité à verser de l'argent à Daesh et maintenir les employés syriens en poste, au mépris de leurs vies. Une poignée d'avocates, jeunes pour la plupart, diligentées par une association, vont monter un dossier pour que l'entreprise Lafarge rende compte de sa responsabilité juridique en tant que "personne morale" et que les personnes à la tête de cette cimenterie et/ou du groupe Lafarge répondent de leurs actes. Une plongée très bien documentée dans cet univers de l'affairisme industriel où la seule finalité est de se faire plus et encore plus d'argent, peu importe les conséquences sur les vies humaines, l'environnement, le financement du terrorisme.... On reste abasourdi face à l'impunité avec laquelle ces personnes se permettent ces comportements, on est admiratif face au courage et à la détermination des Syriens qui ont osé parler et leurs avocates face aux armées juridiques envoyées par Lafarge.

1938, annexion des Sudètes par Hitler. Jedlov, petite ville parmi tant d'autres, devient Tannberg.
La vie de ses habitant-es bascule encore une fois. Nous en suivrons quelques uns, au gré des changements de régimes politiques, au gré de cette loi du plus fort qui contraint les peuples, manipulant les peurs, les préjugés, attisant la haine de l'autre pour que l'autre devienne finalement l'ennemi et non pas celui qui tient les armes. Fresque sociale et historique, hommage aux effacé-es d'hier et aujourd'hui, un roman et des personnages inoubliables.

Une histoire qui commence sur un ton un peu détaché voire ironique de la part du narrateur et qui finit en tragédie. L'arrogance mêlée d'ignorance et de bêtise, ces hommes élevés dans le culte d'eux-même et de leur "statut", la course aux profits toujours plus gigantesques pour maintenir un train de vie démentiel et obsolète aujourd'hui au vu des enjeux environnementaux et des risques climatiques. Ce roman qui finit par un coup de couteau sordide pour une histoire ridicule pour les deux "camps" nous dit aussi beaucoup sur la vanité et l'orgueil en héritage.

Peut on aimer toute une vie sans savoir si cet amour est partagé ? Peut on aimer sans même savoir où est la personne ou si elle est encore en vie ?
Joseph Portedor vous répondrait oui, sans hésitation. Il vous dirait même qu'il n'a pas eu le choix, que dès qu'il a croisé le regard de sa voisine, Amina, l'affaire était pliée. A peine 10 ans et déjà lié pour la vie. Un lien indéfectible qui perdurera malgré les séparations, la guerre, la Shoah, malgré ce destin qui lie les humains à la violence des guerres et l'injustice de la naissance.
Un magnifique roman sentimental, d'aventures, aux accents merveilleux et riches en rebondissements. Une galerie de personnages qui nous chavirent le cœur, une lecture comme une respiration, un monde à part.