Qu'y a-t-il de meilleur qu'un roman policier classique so british ?
Après un crime familial en manoir si typique au genre du roman policier anglais dans "Meurtre à l'Anglaise", cette nouvelle réédition d'un roman de Cyril Hare, nous propose cette fois un crime au sein d'un orchestre, dans une petite ville de province.
Comme dans tous les classiques du genre l'enquête est accrocheuse mais est surtout le prétexte de croquer des portraits savoureux. On navigue ainsi entre interrogatoires, doutes, secrets, petites trahisons mais aussi, envie d'ascension sociale, rivalités non dites... Bref du polar anglais dans ce qu'il a de meilleur... Cyril Hare est encore et toujours un auteur à (re)découvrir !
Gérard Mordillat nous entraine dans une folle évocation des évolutions de la société française de ces 20 dernières années. La mutation de l'industrie au service puis au loisirs, la montée de l'extrême-droite, l'uberisation du travail, la désertification des campagnes, mais aussi les rapports masculins-féminins et le statut des sans-papiers.
L'auteur nous mène comme dans les comédies dramatiques sociales anglaises : en ouvrant les yeux, en y mettant de l'honnêteté et en donnant du cœur à ses personnages.
Les Vivants et les Morts, vingt ans plus tard, c'est 500 pages, qui se lisent toutes seules, c'est des personnages attachants et des situations plus complexes que l'on pourrait le croire au premier abord. C'est un vrai et beau roman social qui agace parfois, passionne tout le temps et émeut régulièrement.