Une histoire qui commence sur un ton un peu détaché voire ironique de la part du narrateur et qui finit en tragédie. L'arrogance mêlée d'ignorance et de bêtise, ces hommes élevés dans le culte d'eux-même et de leur "statut", la course aux profits toujours plus gigantesques pour maintenir un train de vie démentiel et obsolète aujourd'hui au vu des enjeux environnementaux et des risques climatiques. Ce roman qui finit par un coup de couteau sordide pour une histoire ridicule pour les deux "camps" nous dit aussi beaucoup sur la vanité et l'orgueil en héritage.

Peut on aimer toute une vie sans savoir si cet amour est partagé ? Peut on aimer sans même savoir où est la personne ou si elle est encore en vie ?
Joseph Portedor vous répondrait oui, sans hésitation. Il vous dirait même qu'il n'a pas eu le choix, que dès qu'il a croisé le regard de sa voisine, Amina, l'affaire était pliée. A peine 10 ans et déjà lié pour la vie. Un lien indéfectible qui perdurera malgré les séparations, la guerre, la Shoah, malgré ce destin qui lie les humains à la violence des guerres et l'injustice de la naissance.
Un magnifique roman sentimental, d'aventures, aux accents merveilleux et riches en rebondissements. Une galerie de personnages qui nous chavirent le cœur, une lecture comme une respiration, un monde à part.

Il fallait bien tout le talent de Frédéric Paulin pour rendre saisissable un conflit aussi englué et source de retournements que celui de la guerre civile au Liban. L'auteur parvient à rendre compte des multiples communautés à l'oeuvre, des différents pays s'ingérant dans le conflit, et des implications dans la vie politique française.
Avec sa plume agile, et comme il l'avait déjà fait avec la marquante trilogie Benlazar, il signe un roman géopolitique de haute-volée qui se lit comme un roman d'espionnage, bénéficie d'un rythme rare, et parvient à ne jamais perdre le lecteur malgré la complexité des évènements.

Excellent !

Qui a tué Léo ? Pour répondre à cette question, l’auteure convoque 4 personnes, toutes en lien avec la jeune fille et tisse une certaine histoire de la noirceur. Cette noirceur qui plonge dans nos âmes, fouille dans nos instincts les plus vils pour assouvir des passions tristes. Cette noirceur que l’on découvre peu à peu à Mercy, petite ville des Etats-Unis où le taux de criminalité est anormalement bas, où les affaires de famille reste en famille, où le paraitre n’est pas juste un mot. Un roman fort, sans grande concession qui explore ce que cachent nos visages et nos sourires quand la lumière s’éteint.

Des déambulations dans Venise, le regard chargé d'intérêt pour les lieux, l'architecture, l'histoire, la reconstitution d'un jardin historique sur l'île de Torcello, la rencontre d'êtres en peine, des allers-retours en vaporetto, mais aussi un palais maudit ou un rayon de lumière dans une église...

Avec "Les Jardins de Torcello", Claudie Gallay signe son retour à Venise, mais signe surtout un livre monde. Ou plus précisément le livre de son monde.

Un monde dans lequel nos errances sont les traces de notre quête de sens. Un monde dans lequel nos rencontres sont les occasions d'autant de rencontre avec soi-même. Un monde, enfin, dans lequel tout se joue à demi-mots, sans grands éclats, sans cris d'orfraie, et sans drames surjoués, mais ce monde tout de même rempli d'émotion. Des émotions discrètes, pudiques. De celles qui font briller les yeux plutôt que verser les larmes, de celles qui créent un tendre sourire plutôt qu'un gros éclat de rire. De celles qui marquent durablement le lecteur. De celles que l'on n'oublie pas.