Le Caucus est un club informel très privé dont les membres se rassemblent tout les soirs à l'arrière du restaurant Artinos pour y tuer le temps en bonne compagnie, y refaire le monde et... y discuter politique.
Nous sommes à Alexandrie, à la fin des années 50. Abdel Nasser vient de prendre le pouvoir et le multiculturalisme de la ville semble déjà n'être plus qu'un souvenir.

Roman crépusculaire, "Au soir d'Alexandrie" l'est assurément : son thème, les enjeux qui s'y déploient...

Mais c'est également un roman flamboyant.

Flamboyant en ce qu'il nous fait aimer ses personnages. L'auteur promène le lecteur dans leurs passés respectifs, éclaire leurs présents et nous fait craindre quant à leurs futurs. L'intérêt est réel, l'empathie pleinement ressentie. C'est également un roman flamboyant en ce qu'il nous fait ressentir le besoin de liberté, le mal-être quant notre monde se referme.

C'est enfin un roman virtuose dans sa construction. Alaa El Aswany ne dévoile ses cartes qu'au fur et à mesure du récit, fait progresser le lecteur à son rythme, ne le malmène jamais mais le force parfois à s'interroger.

"Au soir d'Alexandrie" est un très grand roman de cette rentrée littéraire. Il serait réellement dommage de passer à côté.

Dans ce monde ou les pays appartiennent aux multinationales, et les villes sont découpées selon la richesse de ses habitants, Chien 51 nous mène résoudre un crime dans les pas de Zem Sparak.
Laurent Gaudé extrait le meilleur de la science-fiction et du polar pour livrer un roman haletant par son intrigue et inquiétant par les questions qu’il pose sur notre monde actuel et son devenir.

En s'emparant de l'invasion de la Finlande par la Russie au début de la seconde guerre mondiale, Olivier Norek quitte sa peau d'auteur de polar pour celui d'auteur de roman historique.
Le pari était risqué... le résultat superbe.
Sans autre excès de dramaturgie que ceux liés aux évènements, Olivier Norek parvient à fournir un récit très documenté, qui tient le lecteur tout au long de son fil rouge : un conflit surprise, injuste et qui malheureusement en rappelle d'autres plus contemporain, et la création d'un symbole en la personne de Simo, tireur d'élite d'exception..
Le récit est riche, documenté, fluide et source de réflexion. On se laisse happer.

Après Roman Fleuve et son périple sur la Seine en Canoë, Philibert Humm revient nous conter une nouvelle aventure.

Il s'agit cette fois d'un voyage "hors-la-loi", dans les trains de marchandises sur les voies ferrées de France à la manière des Hobo, comprendre Jack London ou Jack Kerouac.

Un bien beau programme sur le papier, mais bien sur perverti d'entrée par la plume de l'auteur, son humour dévastateur, ses réflexions incongrues, inarrêtables, hors propos et désopilantes…

Bref, si vous avez aimé Roman Fleuve, vous devriez aimer Roman de Gare. Si vous n'aviez pas lu Roman Fleuve, Roman de Gare est également un excellent moyen de découvrir cet auteur iconoclaste.

Tout le long du roman, j'ai vu Emma courir, bondir, s'élancer pour que la vie soit meilleure, malgré la blessure, la peine, l'indifférence ou le triste racisme ordinaire ce ceux qui ne veulent pas voir. L'écriture est magnifique, décrivant ces paysages montagneux de l'arrière pays niçois où des gens ont décidé de construire (!) un camp pour les Harkis au sortir de la guerre d'Algérie, narrant l'histoire de ces familles à jamais marqués par la double peine d'être rejetés par leur pays d'origine et le pays qu'ils ont voulu défendre, révélant les blessures du temps passé qui suintent sur le temps présent et emprisonnent encore les habitants de ce village. C'est une histoire profondément humaine